Lors de la 72ème assemblée mondiale de la santé, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a revu la définition du burn out et l’a ajoutée dans la liste des “problèmes associés à l’emploi ou au chômage”.
Le burn out est un phénomène relatif au contexte professionnel
Mettons fin au suspense tout de suite : le burn out n’est (toujours) pas reconnu comme une maladie professionnelle par l’OMS. Les informations transmises dès le lendemain de l’assemblée mondiale ont été démenties par un porte-parole qui a précisé l’avoir reconnu comme “un problème associé à l’emploi ou au chômage”.
Le burn out faisait déjà partie de la classification de l’OMS mais il était intégré dans la partie des “facteurs influençant l’état de santé” et sa définition n’était pas aussi détaillée qu’aujourd’hui.
Une nouvelle définition pour le burn out
Dans cette liste officielle des maladies, le burn out bénéficie d’une nouvelle définition. Il s’agit “d’un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès”, caractérisé par trois éléments distincts, à savoir “un sentiment d’épuisement, du cynisme ou des sentiments négativistes liés à son travail et une efficacité professionnelle réduite”. ll ne fait donc référence qu’au contexte professionnel, et ne peut donc pas être utilisé pour définir un problème relevant de la vie privée. Cette définition est entrée en vigueur au 1er janvier 2022.
A quoi sert la liste des maladies tenue par l’OMS ?
L’organisation mondiale de la santé tient à jour une liste des maladies sur laquelle les professionnels de la santé du monde entier peuvent échanger des informations sanitaires. Il s’agit d’un référentiel commun dans lequel le burn out n’est pas considéré comme une maladie professionnelle mais comme un un problème associé à l’emploi ou au chômage.
Le gouvernement français ne souhaite pas la reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle
Récemment interviewée par France Inter, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a estimé que le burn out “n’était pas une maladie professionnelle au sens strict” et que la définition n’est pas “médicalement prouvée”. Pour elle, l’épuisement professionnel est également lié à la vie personnelle “et quand on arrive au désespoir, il n’y a plus rien pour vous raccrocher”.
De son côté, la Sécurité sociale ne semble pas non plus d’accord pour reconnaître le burn out comme maladie professionnelle. La raison est simple : c’est la branche « risques professionnelles » qui devrait prendre en charge les indemnités, et elle est exclusivement financée par les employeurs. Cela représenterait donc une augmentation considérable des cotisations patronales mais également des dépenses engagées par la sécu’.
Quels sont les symptômes du burn out ?
L’épuisement professionnel relève de plusieurs symptômes psychologiques et physiques qui se cumulent. Parmi les symptômes psychologiques, on peut citer la démotivation, l’irritabilité, le sentiment de frustration, la volonté de s’isoler, le sentiment d’échec ou encore la baisse de confiance en soi. Dans les cas les plus graves, des pensées suicidaires ou des envies de vengeance peuvent faire surface.
A cela s’ajoutent les symptômes physiques comme la fatigue, les douleurs musculaires, les migraines, les problèmes digestifs, le sommeil agité ou encore la perte ou la prise de poids. Si vous souffrez de plusieurs de ces symptômes, n’attendez pas pour agir et engager les démarches pour guérir de ce mal de plus en plus fréquent.
Comment éviter le phénomène de burn out ?
Si vous pensez être atteint de plusieurs symptômes précédemment cités, n’attendez pas pour réagir. Commencez par aborder le sujet avec votre responsable hiérarchique, voire votre service des ressources humaines pour signaler votre mal-être. Ensemble, vous trouverez des solutions pour stopper le phénomène avant qu’il ne soit trop tard.
Si les symptômes persistent, consultez un médecin sans plus attendre. Décrivez vos sentiments, vos troubles et les raisons pour lesquelles vous vous retrouvez dans cet état préoccupant. Profitez de quelques semaines d’arrêt de travail pour faire le point, relativiser et prendre de bonnes résolutions. Surtout, ne claquez pas la porte sans avoir essayé de trouver des solutions ! Il serait dommage de quitter votre emploi à cause d’une situation qui peut se régler.
Enfin, si vous ne voyez pas de moyens de régler votre burn out, réfléchissez à une reconversion professionnelle. Ce burn out peut être l’occasion idéale pour reprendre des études, suivre une formation ou effectuer une validation des acquis de l’expérience (VAE) et commencer une nouvelle vie professionnelle dans laquelle vous serez épanoui.
Quid des indemnités en cas de burn out ?
Un salarié souffrant de burn out peut percevoir des indemnités de la part de l’assurance maladie. Chaque cas est étudié dans le détail, il ne s’agit donc pas d’une généralité ! D’après la psychologue Marie Pezé, « le salarié doit lui-même prouver que son trouble est directement lié au travail et présenter une incapacité permanente partielle (IPP) d’au moins 25% ». C’est un combat difficile à mener et il est fréquent que l’arrêt maladie soit privilégié. Quel que soit votre pathologie, n’attendez pas le point de non-retour pour prendre les choses en main et vaincre votre mal-être.