La validation des acquis de l’expérience, plus connue sous l’acronyme VAE, a été instituée en 2002 par la loi de modernisation sociale. Depuis près de 20 ans, elle est une troisième voie d’accès à la certification professionnelle, au même titre que les formations initiales et continues. Découvrez ses avantages et ses objectifs avec Groupe LIP.
A quoi sert une validation des acquis de l’expérience (VAE) ?
D’après l’ONISEP, la VAE « permet d’obtenir un diplôme correspondant à son expérience professionnelle. Les compétences acquises au fil des années sont ainsi valorisées au même titre que si vous les aviez acquises par une formation équivalente ». Il s’agit d’un droit individuel, inscrit dans le Code du travail mais également dans le Code de l’éducation.
La validation des acquis de l’expérience que vous choisissez doit obligatoirement être inscrite au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Elle peut prendre la forme d’un diplôme, d’un titre ou encore d’un certificat de qualification professionnel (CQP).
Enfin, la VAE est accessible à toutes et à tous, quel que soit l’âge, le statut professionnel ou encore le niveau de formation requis. Il suffit simplement d’attester d’au moins une année d’expérience professionnelle liée avec la certification ou le diplôme visé.
Ne pas confondre la VAE avec la VAP ou la VES
En dehors de la VAE, il existe deux autres dispositifs destinés à attester d’un niveau de compétences ou d’études.
La validation des acquis professionnels, communément appelée “VAP de 1985”. Elle permet à une personne de s’inscrire dans un cursus de formation de l’enseignement supérieur sans disposer du diplôme habituellement requis. Attention, la VAP ne mène pas à l’obtention d’une certification mais permet d’accéder à une formation universitaire.
Quant à la validation des études supérieures (VES), elle permet d’obtenir un diplôme reconnu par l’Etat et correspondant aux études que vous avez suivies précédemment. Elle peut également ouvrir les portes à une inscription pour obtenir un diplôme supérieur, comme la VAP.
Pourquoi procéder à une validation des acquis de l’expérience ?
Pour effectuer une validation des acquis de l’expérience, vous devez pouvoir justifier d’au moins un an d’activité professionnelle ou d’alternance, de bénévolat ou volontariat, de responsabilités syndicales ou encore d’une fonction élective locale. Si vous répondez à l’un de ces critères, vous pouvez constituer un dossier.
En revanche, avant de vous lancer dans les démarches administratives, il convient de déterminer l’objectif à atteindre grâce à cette VAE :
- Obtenir une certification ;
- Faire reconnaître ses compétences professionnelles ;
- Valider son expérience acquise ;
- Changer d’emploi ou réaliser une reconversion professionnelle ;
- Obtenir un niveau de qualification pour suivre une formation ou s’inscrire à un concours ;
- Obtenir une promotion ou une augmentation professionnelle.
Vous devez être convaincu de l’intérêt de votre VAE avant de présenter votre projet à un jury. Plus vous murissez votre idée, plus vous pourrez l’expliquer et le défendre au moment venu.
Les cinq étapes d’une VAE réussie
Comme dans chaque grand projet, commencez par vous poser pour définir vos objectifs, vos attentes, et faites le point sur tous les moyens disponibles pour les atteindre. Ne négligez pas cette étape, elle est indispensable pour passer à la suite des aventures en toute sérénité ! Une fois cette première mission accomplie, faites-vous accompagner par le DAVA (Dispositif Académique de Validation des Acquis) ou par votre service des Ressources Humaines pour faire les bons choix. Grâce à eux, vous pourrez obtenir tous les renseignements qu’il vous faut pour passer à la troisième étape : le dossier de recevabilité. Il doit être adressé à l’autorité ou à l’organisme qui délivre la certification et se compose de quatre rubriques :
- Le formulaire de « demande de recevabilité à la validation des acquis de l’expérience » ;
- Les documents relatifs à votre expérience en fonction du diplôme visé ;
- Les pièces justificatives obligatoires en fonction de votre statut ;
- Une attestation sur l’honneur stipulant que vous n’avez fait qu’une seule demande de VAE pour la certification souhaitée et lors de l’année civile en cours.
Une fois complété et envoyé, vous recevez un avis de recevabilité. Ce document vous permet de demander et de préparer l’étape de validation par le jury. Ce dernier, composé d’au moins 25% de professionnels, peut vous convoquer à un entretien ou vous mettre en situation professionnelle afin d’évaluer vos compétences.
Une fois cette dernière étape passée, vous n’avez plus qu’à attendre le verdict du jury. Il peut alors valider totalement ou partiellement la certification. Si le jury estime que vos acquis ne correspondent pas au niveau de compétences et de connaissances exigé, votre validation des acquis de l’expérience est refusée.
Un salarié est-il rémunéré pendant son congé pour VAE ?
Le montant de la rémunération perçue lors d’un congé pour VAE dépend du type de contrat de travail du salarié. Par exemple, pour un salarié en CDI, le salaire est versé par son employeur et l’OPCO procède au remboursement de la rémunération à l’employeur, en fonction du nombre d’heures réalisées et attestées.
Un salarié en CDD peut également effectuer les démarches d’une validation des acquis de l’expérience. Si elle débute après la fin du contrat, l’OPCO calcule le salaire mensuel en fonction des quatre derniers mois de rémunération. Dans le cas où la VAE débute avant la fin d’un CDD, c’est l’employeur qui est chargé de verser la rémunération. Il est ensuite remboursé par l’OPCO, toujours en fonction des heures réalisées et attestées par cet organisme.
Un salarié a la possibilité de réaliser une VAE pendant ou hors votre temps de travail. Il peut également demander un congé pour préparer la validation des acquis de l’expérience ou pour se rendre aux épreuves de validation et d’évaluation. Attention, la durée du congé pour VAE n’est pas imputable aux congés payés annuels du salarié.
En tant qu’employé, vous avez l’obligation de transmettre votre demande à votre employeur au moins 60 jours avant le début de la VAE que vous souhaitez réaliser. Votre demande doit préciser plusieurs éléments :
- le diplôme, le titre ou le certificat de qualification visée ;
- la date, la nature et la durée des actions envisagées ;
- le nom de l’organisme certificateur.
Votre employeur a 30 jours pour vous faire un retour écrit. Il peut donner son accord ou au contraire, rejeter votre demande de congé. Dans ce cas, il doit motiver sa décision.
Dans le cas où vous choisissez de l’effectuer hors de vos horaires de travail, vous devrez financer entièrement votre VAE, sauf si votre employeur accepte de participer. Vous pouvez également mobiliser vos heures de formation acquises sur votre CPF. Depuis l’entrée en vigueur de la loi Avenir professionnel au 1er janvier 2019, chaque salarié dispose d’une autorisation d’absence de 24 heures maximum par session d’évaluation. Il bénéficie également du maintien de son salaire, quel que soit le mode de financement choisi par le salarié pour effectuer sa validation des acquis de l’expérience.